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La langue des signes française (LSF) a une histoire riche et complexe. Longtemps considérés comme n’étant pas dotés de raison (depuis l’Antiquité), les Sourds, isolés, se regroupent alors en communauté et développent des éléments de langage. Il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle pour que, officiellement, un premier entendant s’intéresse de près à la langue des signes. L’abbé de l'Épée fonde la première école pour enfants sourds en 1760, à Paris. La langue des signes française se développe et l’inclusion des personnes sourdes est favorisée grâce à l’ouverture de nombreuses écoles similaires. Cependant, un coup de tonnerre survient. En 1880, le Congrès de Milan interdit l’apprentissage de la langue des signes, sous l’impulsion du courant “oraliste” (l’oralisme consiste à apprendre la langue orale à des sourds afin qu’ils puissent s’exprimer verbalement). Durant plus de cent ans, ce sera la seule méthode enseignée aux personnes sourdes. Malgré son interdiction, la langue des signes française se transmet et s’inculque de génération en génération. Il faudra attendre 1991 pour que la langue des signes retrouve le chemin de l’enseignement et 2005 pour que la LSF soit reconnue comme une “langue à part entière”.

La langue des signes agit et se comporte comme tout autre langue. Elle possède une histoire, une culture, sa grammaire, sa syntaxe, ses registres de langue… Elle n’est cependant pas comparable aux langues parlées et possède ses propres paramètres :

• - la configuration des mains
• - l'orientation des signes
• - la gestion de l'espace
• - le mouvement
• - l'expression du visage

A l’instar de toute langue, la LSF s’enrichit de jour en jour :

• - selon les néologismes liés à l’actualité (ex : covid)
• - selon des besoins spécifiques, avec la création de signes dédiés (exemple dans des milieux professionnels)